mercredi 30 décembre 2009

Mauritanie: système Aziz, "Predad ou l'effroyable imposture

Ce n’est pas un euphémisme, ni l’exagération d’une situation désespérée ! La Mauritanie est tombée, depuis le putsch du 6 août 2008 qui avait mis fin à une expérience démocratique unique dans le continent, entre les mains d’une véritable association de malfaiteurs constituée d’officiers magouilleurs, peu intelligents, sans mérite et sans CV qui les prédisposent à gérer une unité militaire, à plus forte raison un Etat qui fait face à d’innombrables défis.
Ce gang, qui cherche à prendre possession de toutes les richesses du pays en camouflant son action sous le label très à la mode de la lutte contre la corruption, a une méthode simple et pernicieuse: faire croire à tout le monde que le Pouvoir dispose de dossiers de gestion lourds contre tous les gens. L’important n’est certes pas d’aller jusqu’au bout de cette logique mais seulement de faire chanter tous les citoyens, de miroiter l’existence de preuves accablantes contre n’importe qui…
Le montage de cette action de sape a été confié au bouillant directeur général de la Sûreté nationale, pseudo général Mohamed Ould Hadi qui œuvre, lui aussi, à avoir des éléments de pression sur son chef, Mohamed Ould Abdel Aziz qui, pour avoir trahi deux présidents, n’est pas un homme dont on peut compter sur la fidélité.
Heureux et surexcité, Ould Hadi donne un nom de code bizarre à cette mission: Predad.
Elle porte essentiellement sur la collecte d’informations sur les fonctionnaires et leurs fortunes. Des données qui auraient pu être utilisées pour les faire chanter à la veille de la date du 6 juin 2009 qui avait été fixée pour l’élection présidentielle avant la signature de l’accord de Dakar et le report du scrutin au 18 juillet 2009.
Mais le plus important, c'est plutôt les renseignements que recèle le document top secret de Ould Hadi sur l’engagement d’une équipe d’informaticiens (dix membres) de nationalité marocaine. Ces mystérieux marocains ont été hébergés au onzième étage de l’hôtel du Sahraoui , El Khayma. Pendant la campagne, les techniciens marocains, parqués à l’hôtel et interdits de tout contact extérieur, recevaient tous les jours, tard dans la soirée, la visite du candidat sûr de devenir président à l’issue d’une mascarade électorale dont les résultats étaient déjà connus à travers le ‘’génie’’ des informaticiens importés et payés à prix fort pour tripoter les résultats à travers une application informatique.
Ce document lève, pour la première fois, un coin de voile sur les véritables raisons de la victoire inexpliquée de Aziz et des procédés vulgaires et pernicieux d’un système bâti sur la magouille, le mensonge et la manipulation.
Mais ce qui rend la situation explosive et dangereuse pour la stabilité du pays est surtout l’absence de savoir faire et d’objectif clairs chez un officier mécanicien comme Aziz qui a un amour immodéré pour le pouvoir, rien qu’avoir le pouvoir, mais qui ne sait pas quoi en faire.
Lui et sa bande ne savent pas qu’il est difficile de garder le pouvoir et que cela requiert un peu d’intelligence, de retenue et, surtout de clairvoyance. Des qualificatifs qui font carrément défaut chez les fossoyeurs de l’Etat mauritanien qui, comble du ridicule, se présentent comme des sauveurs.
Certes le peuple mauritanien est docile, mais n’aime pas les imbéciles et les parvenus et peut réagir, si la situation continue de se dégrader, à tout moment et avec violence. C’est un peuple pacifique, raisonnable mais qui n’apprécie pas la gestion tonitruante des affaires publiques.
Ceux qui croient qu’il a peur des pouvoirs politiques font l'amalgame entre sa jalousie sur la tranquillité et la paix civile et l'alignement aveugle sur les positions gouvernementales.
Les ignorants, comme ses gouvernants actuels, ne font point la différence entre la recherche de la paix à tout prix et la soumission aveugle…

mardi 29 décembre 2009

Mauritanie: les partis d'opposition condamnent l'arrestation des hommes d'affaires (communiqué de presse)

Communiqué de presse des partis d’opposition
Depuis son avènement au pouvoir par la force des armes et d’une élection particulièrement opaque, le général Mohamed Ould Abdel Aziz se présentant comme le Président des Pauvres,  s’évertue d’utiliser le thème sensible de la lutte contre la gabegie pour faire pression sur certains de ses adversaires politiques et compenser son grave déficit de légitimité populaire. Cet élan dangereux vient de franchir un seuil inquiétant par la prise en otages le jeudi 03 /12 /2009, de plusieurs hommes d’affaires dont la faute est d’avoir soutenu d’autres candidats lors des élections contestées du 18 juillet 2009, et au moment où les services de sécurité nationaux  font face à des défis majeurs –notamment  le rapt de citoyens d’un pays voisin et ami venus chez nous dans le cadre d’une mission humanitaire. Face à cette situation,  les partis  soussignés : 1.    Rappellent que l’assainissement de l’économie nationale et la moralisation de la gestion des affaires publiques ont toujours été et demeurent une revendication des Partis signataires et constituent une aspiration légitime de notre Peuple ; 2.     Sont convaincus de la nécessité de mettre fin aux pratiques immorales et dangereuses pour l’économie ,la survie du pays, que sont le détournement des deniers publics, le gaspillage de l’aide extérieure, le népotisme,  la corruption,le blanchiment d’argent et  le trafic narcotique ; 3-  Considèrent que toute politique de moralisation des affaires publiques est vouée à l’échec tant  qu’elle n’implique pas l’ensemble des forces vives du pays et  ne traduit  pas l’expression d’un choix national responsable, conscient et concerté ; 4- estiment qu’aucun travail contre la gabegie ne saurait être crédible en l’absence de l’éclaircissement de la gestion de la période transitoire du général qui prétend s’acquitter lui même. L’opposition estime que le traitement de la gabegie d’avant 2005 ne saurait être engagé en l’absence d’un cadre concerté, transparent et dans le plein respect des lois et règlements en vigueur ; 5- Mettent en garde le pouvoir contre les conséquences de sa politique  formulée à l’emporte-pièce , menée de façon improvisée, partisane et sélective  qui revêt  l’aspect évident d’une politique de règlement de comptes  faisant   peser une grave menace sur l’économie nationale,  la crédibilité de l’Etat et la stabilité du pays.. 6-Appellent l’opinion nationale et internationale à prendre à sa juste mesure  la politique démagogique du General Ould Abdelaziz et à soutenir la  présente proposition pour éviter à notre pays  de tomber dans  le  désordre  dont le spectre se fait de plus en plus menaçant.   Nouakchott, le 5 Décembre 2009 Les Partis signataires ; AFCD ADIL Alternative APP PLEJ RDPM RFD UFP UNAD

Affaire BCM/hommes d'affaires: conférence de presse du gouvernement

Et si on donnait la parole à un simple citoyen pour formuler quelques ‘’petits commentaires’’ !

Les grands ténors publics de l’Economie du pays se sont évertués la soirée du jeudi dernier à expliquer les tenants et aboutissants de cette affaire. Sur un ton faussement sincère –voire candide- ils ont tout fait pour berner les auditeurs désabusés de la Radio et de la Télévision nationales.Le discours des Argentiers du pays était dominé par le leitmotiv de ‘’la bonne gouvernance’’, tentant ainsi de montrer à tout le monde que ce qui se passe dans cette affaire était tout à fait juste et normal de la part d’un Gouvernement qui se veut le chantre de la bonne gouvernance. Mais nous ont-ils convaincu ? Mr Kane Ousmane, Ministre des Finances qui avait fait -et de loin- ‘’la meilleure performance’’ médiatique de la soirée, semble oublier que beaucoup de mauritaniens sont loin d’être naïfs et qu’ils ont surtout une bonne mémoire !Discourir sur la bonne gouvernance sur un ton faussement sincère est loin de pouvoir berner vos concitoyens, Monsieur le Ministre. Nous sommes en Mauritanie et cela présente un gros inconvénient pour vous et votre Chef. Cet inconvénient tient en quelques mots : tout le monde se connaît, et rien ne peut se cacher ici… !Notre brillant ministre –et c’est une vérité, je le jure !- était obligé –de par son statut- de défendre l’indéfendable : la stratégie de règlement de comptes de son Chef Aziz et l’instrumentalisation de la justice qui en est le principal moyen d’action.Pour illustrer nos appréciations et jugements, posons quelques questions :1- Qui peut affirmer honnêtement que Mr Aziz n’a pris connaissance de cette affaire qu’en fin juin 2009 ?Mr Aziz était aux commandes du pays depuis 2005 et le dossier des dépenses extrabudgétaires est un secret de polichinelle depuis cette date. La vérité est toute simple : Aziz a exhibé ce dossier lorsque les victimes actuelles ont décidé de soutenir Ould Daddah dans les élections présidentielles de juillet 2009. Et il les a cités nommément lors de son fameux meeting de campagne à Arafat. Quel culot…donc pour venir nous dire aujourd’hui que c’est une affaire qui n’a rien de politique ?!!2- Pourquoi sur les 130 milliards de dépenses extrabudgétaires, l’Opinion publique n’est informée que sur 10 milliards ? Monsieur le Ministre, le souci de bonne gouvernance aurait dû vous amener à soumettre l’intégralité de ce dossier au contrôle parlementaire ; car il s’agit bien de ressources publiques et la Constitution est claire là-dessus. Que nos concitoyens sachent que ces 130 milliards comportent toutes sortes de dépenses ; y compris les dépenses militaires, et notamment le BASEP…dirigé à l’époque par un certain Aziz !Sur un autre plan, et comme notre cher Ministre des Finances est très soucieux de la bonne gouvernance, il est utile de lui rappeler que ce credo, c’est avant tout ‘’le respect de la loi’’ et l’adoption de certaines bonnes pratiques en matière de gestion des ressources publiques. Or, notre Gouvernement actuel y laisse beaucoup de plumes… ! Voyons cela :La loi sur la transparence des affaires publiques oblige chez nous les Gouvernants à déclarer leur patrimoine personnel. Dîtes-nous, Monsieur le Ministre, qui parmi nos gouvernants actuels-à commencer par le Chef suprême- s’est adonné à cette formalité ? La réponse, on la connaît : aucun !Une bonne morale de gestion publique devrait obliger le Gouvernement à ne pas passer outre les autorisations budgétaires contenues dans les Lois de finances. Or, Monsieur le Ministre, vous savez bien ce qu’a fait le Gouvernement de Aziz du budget de l’Etat en 2009. Le député Ould Moîne vous en a dit davantage l’autre jour, à l’Assemblée nationale. Et vos réponses n’ont convaincu que vos collaborateurs ; pas tous d’ailleurs, j’en doute !Ajoutons en outre que les bonnes pratiques en ce domaine commandent aussi de ne pas recourir indûment aux décrets d’avance pour manipuler et vider de leur sens, les autorisations budgétaires données par le Parlement. Or, notre Gouvernement actuel en fait son Sport préféré !Maintenant passons à autre chose :Dans un pays normal, le temps du Ministre des Finances et du Gouverneur de la Banque Centrale sont trop précieux, tant leurs missions et obligations sont immenses et hypersensibles. Vouloir les affecter à ce genre de campagne médiatique dans le contexte économique qui est le nôtre actuellement est loin de relever de la bonne gouvernance.Que nos concitoyens sachent que ces deux personnalités sont directement responsables de notre bien-être. Car ils maîtrisent les ficelles qui affectent immédiatement notre quotidien.Ce que nous déplorons ici, c’est que nos vaillants chefs économiques n’ont jamais daigné venir nous parler de notre situation économique difficile et des mesures qu’ils comptent prendre pour améliorer nos conditions de vie. Notre pays traverse actuellement la plus grave crise de son histoire post-guerre du Sahara. Tous les secteurs de l’économie du pays sont dans une passe difficile : l’agriculture n’existe plus, la pêche est moribonde, le tourisme est à la merci d’Alqaîda, nos minerais se vendent mal. Et pourtant nos Chefs économiques ont le temps à consacrer pour accabler des citoyens paisibles, et qui de surcroît sont des acteurs économiques majeurs du pays.Pauvre Mauritanie !

dimanche 27 décembre 2009

collectif de défense des hommes d'affaires mauritaniens (communiqué de presse)

La défense des hommes d'affaires, mis en garde à vue irrégulière à la Direction de la Lutte contre la Criminalité Économique et Financière, tient à rendre publiques les données suivantes :
-         Messieurs Chrif Ould Mohamed Abdallah, Abdou Ould Maham et Mohamed Ould Noueygued ont été mis en garde à vue suite aux paiements par l'Etat des montants qui avaient été effectués en faveur des sociétés appartenant à leurs groupes.
-         Ces montants correspondent à la prise en charge partielle par l’Etat du déficit enregistré par ces opérateurs dans le secteur agricole 
-         En réponse à leurs demandes adressées au Ministre du Développement Rural, le Gouvernement Mauritanien a procédé au paiement d'une partie des pertes subies
-         Ce premier paiement correspondait à une partie du déficit au titre de l'achat du paddy. Quant aux déficits des autres volets, ils feront l'objet de prise en charge par l’Etat selon des modalités que les parties devraient arrêter d’un commun accord.
-         En dépit de la clarté des données de cette affaire, la Banque Centrale a exigé  des intéressés de restituer les fonds octroyés
-         Les intéressés ont été interpellés par la brigade financière et conduits par devant le Procureur de la République malgré le caractère exclusivement commercial de l’affaire.
-         Le dimanche 22/11/09, le Procureur de la République les met devant deux choix  ou négocier avec la Banque Centrale les conditions de restitution de ces fonds ou aller en prison.
-         Du bureau du Procureur de la République, ils se sont dirigés vers la Banque Centrale pour entamer les négociations avec le Gouverneur qui ont abouti le mercredi 25/11/2009 à l’accord dont les termes suivent :
-         Un paiement de 50%  selon les modalités ci –après :
   25% dans l'immédiat
  25% en 2010
-         Le reliquat soit 50%  suivant un échéancier à convenir ultérieurement
Le lundi 30/11/09, la Banque Centrale convoque nos clients pour leur signifier sa rétractation par rapport à l’accord convenu en exigeant à nouveau le paiement d’intérêts.
En réponse à cette exigence, nos clients rétorquent, d’une part que les fonds qui leur avaient été octroyés ne l’étaient pas dans le cadre d’une convention de prêt et ne pouvaient générer  à cet égard d’intérêts et d’autre part, ils n’ont point la possibilité financière de faire face à de telles demandes exorbitantes et injustifiées.
Suite à ces différents échanges, la Banque Centrale a accepté de s’en tenir aux termes de l’accord initial (du 25/11/2009) en exigeant le respect scrupuleux de l’échéancier convenu et le paiement du premier acompte le jeudi 03/12/2009 avant la fin de la journée.
En exécution de l’accord, nos clients ont effectué les paiements par virements et chèque dûment encaissés par la Banque Centrale le jeudi 03/12/2009 à 11h 40 minutes.  
 
A leur surprise, ils sont convoqués à nouveau, ce même jour à 14H, à la brigade financière  et conduits par la force publique dans les bureaux du Procureur de la République puis du Procureur Général qui les a envoyés en garde à vue à la brigade financière.
 
Il ressort alors que tous les actes exécutés par le Ministère Public constituent une violation grave des procédures en vigueur notamment par le non respect de leurs droits sacrés de défense, par la privation de l’assistance de leurs avocats alors qu'ils ne font l'objet d'aucune poursuite et qu'il s'agit d'une affaire strictement commerciale qui ne saurait en aucun cas relever du domaine pénal.
 
C’est pourquoi, la défense informe l’opinion toute entière :
 
-         Que les intéressés avaient défini avec le Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie les termes de l'accord sur les conditions et modalités de restitution des fonds et passé à son exécution par le paiement des acomptes aux dates convenues et que la Banque Centrale s’est rétractée en reniant sans raison les engagements qu’elle   avait pris
-         Que le Ministère public, violant les principes élémentaires de procédure et de respect des droits de défense, use de la terreur et de la pression comme nouvelles règles de poursuite.
 
Devant cette situation particulièrement grave qui découle du non respect des engagements pris par la Banque Centrale de Mauritanie, de la violation des règles de procédure par le Ministère Public et de la séquestration de citoyens innocents, la défense s'adresse aux plus Hautes Autorités de l’Etat prises en la personne de Monsieur le Président de la République, pour solliciter son arbitrage aux fins de redressement de ces atteintes graves au crédit de l'Etat et aux procédures judiciaires pour que la force de la loi soit sauve pour la sauvegarde des libertés individuelles du citoyen et ce par :
-         la fin de la garde à vue de paisibles citoyens
-         et l'exécution des termes de l'accord négocié et arrêté avec le Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie.
 
Nouakchott le 05/12/2009
La défense